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Nathalie Guérin
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Depuis le début de l’année 2024, l’église Notre-Dame-sur-l’Eau s’offre une nouvelle jeunesse grâce à un ambitieux projet de restauration mené par la Ville de Domfront (Orne) avec Hervé Declomesnil verser architecte. Mais aussi, grâce à un jambes de 450 000 € de Jacques Couppel du Lude.
L’entreprise Aubert, basé à Valdallière (Calvados), a déjà achevé la réfection complète de la toiture en tuiles. Pendant ce temps, les travaux de maçonnerie ont été confiés à l’Entreprise Lefèvrebasé à Alençon. Fondée en 1944 pour relever le défi de la reconstruction et de restauration du patrimoine architectural français, cette société, forte de 11 agences dans l’Ouest de la France, s’est ensuite concentrée sur la taille de pierre et la maçonnerie, ainsi que sur la réhabilitation en béton et la rénovation de bâtiments anciens.
Un chantier d’envergure
Avant de commencer ses travaux, l’agence alençonnaise a fait appel à la Société Locatech pour ériger un échafaudage impressionnant de 13 mètres de haut autour de l’édifice. Ensuite, place aux compagnons maçons, qui ont minutieusement nettoyé la façade avec un produit antimousse respectueux du monument, ouvert et refait les joints, remplacé les pierres endommagées et appliqué un traitement antirouille sur les éléments métalliques.
Sarah Jouannetconductrice de travaux pour l’entreprise Lefèvre depuis 3 ans, supervise ce chantier avec expertise et passion.
À seulement 24 ans, elle est responsable de la planification des étapes, de la gestion des ressources (matériel, matériaux…), et du respect des délais et budgets.$
Je passe deux fois par semaine sur le chantier pour m’assurer que tout se déroule dans les règles, notamment en matière de sécurité.
Préserver le passé pour l’avenir
Passionnée par l’HistoireSarah exprime une profonde fierté à l’idée de contribuer à la sauvegarde de cet édifice classé :
Ces bâtiments historiques me touchent. Les ouvriers ont bâti ces édifices avec les moyens rudimentaires de l’époque. Je suis honorée de sauvegarder leur travail. Les monuments étaient là avant nous. Ils sont là aujourd’hui et le seront après.
Un sentiment partagé par Nicolas Portier41 ans, chef d’équipe et maçon expérimenté :
C’est un plaisir de travailler sur un monument classé, de contribuer à sa sauvegarde et à sa pérennité.
L’église Notre-Dame a été édifiée vers 1020
L’église romane Notre-Dame-sur-l’Eau a été édifiée vers 1020 par Guillaume de Bellême. Elle doit son nom à sa situation en bordure d’un gué de la Varenne. Elle voit passer des manants, des nobles et des hauts dignitaires qui y faisaient étape sur la route entre Paris et le Mont Saint-Michel. Guillaume le Conquérant, Henri II, Saint Louis et même Louis XI s’y sont arrêtés.
Les saccages et les pillages se sont succédé pendant la Guerre de Cent Ans. Elle frôle la démolition en 1826 et, dix ans plus tard, un ingénieur peu éclairé fait abattre quatre travées de la nef (plus de trente mètres avec les bas-côtés) afin de faire passer la route vers Mortain. Il faut attendre 1889 pour que les Beaux-Arts classent enfin l’édifice. La Seconde Guerre mondiale ne l’épargne pas : un bombardement aérien, en 1944, atteint la nef et le clocher, sans pour autant détruire totalement l’église.
Après de multiples étapes de rénovation, l’église a pu conserver sa disposition en forme de croix latine.
Le portail magnifiquement rebâti avec ses six colonnes à chapiteaux simples, est ornée dans le granit, de crossettes et d’entrelacs. (Source Ville de Domfront).
Et après ?
La prochaine étape, prévue d’ici la fin de l’année, consiste à retirer l’échafaudage, à enlever les pavés autour de l’église, à creuser une tranchée à la mini-pelle afin de permettre à l’entreprise EJS de poser des fils électriques et installer des projecteurs, de reboucher la tranchée et de reposer les pavés. Un chantier exigeant, mené avec passion et précision, pour offrir à ce joyau patrimonial l’éclat qu’il mérite.
A voir à l’intérieur et à l’extérieur
La statue de la Vierge Marie est une belle statue polychrome du XIVe siècle qui trône majestueusement à l’entrée du chœur. N’ayant pu échapper aux divers saccages, elle a subi des mutilations. Par son visage serein et son allure majestueuse, la Vierge, tenant dans ses bras un Enfant Jésus rayonnant, invite le visiteur pèlerin à la contemplation.
Unique dans le département de l’Orne, un très beau gisant repose dans son armure, mains jointes, sous un estrade gothique. Sa tête est posée sur un coussin soutenu par deux anges. Ses pieds présagent sur un lion couché. Il pourrait s’agir d’un membre notable de la famille Ledin de la Chaslerie peu avant le XVIe siècle. Toutefois, l’identification malgré la présence de quatre écus, n’a pas été formellement établie.
Cinq fresques du XIIe siècle ont été découvertes dans les arcades au cours des restaurations intérieures. Elles représentent des personnages doctoraux, assis majestueusement, tenant le livre du dogme qu’enseigne leur principale doctrinale (Source Ville de Domfront).
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